…………………………… | Vendredi 31 octobre, 11 heures Orly, vol AF0852 d’Air France |
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Mais qu’est-ce qu’il fait froid dans cet avion ! Nous sommes sur le point de décoller et deux enfants jouent à la console sans même lever le nez vers le hublot, vers cette prouesse. Je fais le voyage à côté d’un couple et je me rends compte maintenant que dès que je vois un couple, je pense à toi, Nicole… Je pense souvent à toi… À notre dernier baiser… À notre dernier regard… J’aimerais tellement partager les moments que je vis avec toi… Mais chaque chose en son temps, certainement… Nous en arriverons là prochainement, j’en suis sûr ! |
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Par le hublot je la vois… Infini… Première impression de la forêt… J’ai envie de pleurer. | ||
Aéroport de Cayenne, Félix Eboué. Je sors de l’appareil et de la passerelle en verre, le soleil me réchauffe jusqu’aux os, en quelques secondes. Il me transperce et me traverse. Je sens son énergie s’imprégner en moi. Il y a une part de soleil dans mon corps… Je suis dans ma chambre, encore un peu stressé. J’ai encore peur de perdre ce que je possède. Je n’arrive pas à aller au-delà. Je dois pouvoir tout lâcher, lâcher prise, si je veux la paix. Je dois pouvoir tout lâcher, lâcher prise. Je dois aussi pouvoir me faire confiance, c’est la seule façon d’arrêter l’agitation, d’atteindre le calme. Mon sac à dos m’est important. Je tiens à mon appareil photo plus que tout le reste… Et de ce fait, c’est lui le plus lourd, c’est lui que je traîne… Lâcher prise… Puis me faire confiance… C’est la clé ! Je peux y arriver… Bien sûr… Je m’apaise… C’est avec l’expérience que je vais m’affirmer… C’est un peu ma première fois, seul, en sac à dos, loin de tous repères familiers, loin de tous. |
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Mais en fait, je ne suis loin de rien. Je porte ma famille, ma bien-aimée et mes amis. Ils sont en moi et quand j’en ai besoin, me soutiennent. Et puis je ne suis pas seul ! Il y a plein de monde autour de moi. Tous ne sont pas souriants mais on reconnaît assez vite les personnes positives des autres… Il faut se faire confiance et se laisser porter… | ||
Première erreur de débutant. Pour le voyage j’ai pris quelques boites de sardines en me disant « c’est toujours ça de fait, il n’y aura pas besoin d’en chercher là-bas ». Je les ai mises en vrac dans le sac à dos. Grave erreur ! Quand j’ai récupéré mon sac à la sortie de l’avion, j’ai tout de suite vu la petite tache brillante… Qui s’élargissait… Cela venait juste de ce produire. Heureusement que toutes mes affaires étaient protégées ; une partie par la touque et l’autre par des sacs zippés. Résultat, j’ai passé une heure à vider entièrement le sac et à essayer de tout laver, le mieux possible… Mais bon, l’huile de sardine, c’est tenace. Après deux lavages au savon de Marseille, je verrai demain l’état du sac et surtout son odeur… |
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Sûr-ce, bonne nuit ! Il est 21 heures, il fait nuit depuis plus de deux heures. |
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